Favoriser l’autonomie de son enfant, c’est lui donner confiance en soi!
Émilie et Samuel ont une fille âgée de 2 ans, Alexandra. À cet âge, elle prend goût à son autonomie et elle veut souvent faire les choses par elle-même. Elle est dans sa phase du « je suis capable »! Malgré le fait qu’ils s’entendent généralement bien sur l’éducation de leur fille, Émilie et Samuel sont parfois différents dans leurs comportements envers elle. En effet, parce qu’elle est très maternelle et parce qu’elle est parfois pressée ou impatiente face à la lenteur d’Alexandra lorsqu’elle essaie de nouvelles tâches, Émilie a tendance à aller au-devant de ses besoins ou à lui offrir de faire les choses à sa place. Par exemple, la fillette commence à vouloir s’habiller seule. Mais, lorsqu’Émilie est pressée de se rendre au travail, elle insiste souvent pour l’habiller elle-même, parce que c’est beaucoup plus rapide et efficace ainsi. Heureusement, elle lui laisse tout son temps pour s’habiller seule et l’encourage beaucoup lorsqu’elle est moins pressée, les week-ends ou lors de congés. De son côté, Samuel aime bien proposer des petits défis à sa fille. Parfois, cela amène Alexandra à affronter ses peurs, à vivre des succès et à se sentir fière d’elle. Mais à d’autres moments, Samuel surestime les capacités de sa fille. C’est à croire qu’il va lui proposer de rouler sur une bicyclette à deux roues à 2 ans et demi!
Si on prend toujours un enfant dans ses bras et qu’on ne le laisse pas tenter de se déplacer seul, il est possible qu’il apprenne tardivement à marcher. Si on va toujours au-devant de ses besoins sans qu’il ait à les exprimer, il est possible qu’il apprenne tardivement à parler. Donc, pour de nombreux apprentissages, l’enfant doit être mis au défi et on doit le laisser se débrouiller un peu. Au grand désespoir des parents surprotecteurs, cela implique que l’enfant se mettra parfois en colère lorsqu’il éprouvera des difficultés, ou encore qu’il trébuchera les premières fois qu’il tentera de marcher ou de courir… qui ne risque rien n’a rien! À l’inverse, si on fait tout à sa place, il développera un faux sentiment de dépendance. C’est-à-dire que physiquement et intellectuellement, il sera prêt à effectuer certaines tâches, mais émotivement, il se sentira incapable d’en faire l’essai et dépendant de ses parents, puisque ces derniers ne l’auront jamais laissé tenter de faire des essais-erreurs. Il va sans dire que de tels sentiments pourraient avoir un impact négatif sur sa confiance en soi.
Évidemment, on ne peut s’attendre à ce qu’un enfant âgé d’un an, qui sait à peine marcher, nous aide à faire la vaisselle! De même qu’on ne peut exiger à un ado de 16 ans qui a eu son premier emploi d’étudiant de faire sa première déclaration de revenus seul! Il faut attendre le moment approprié, celui où l’enfant a réellement les capacités, physiques ou intellectuelles, pour lui apprendre à faire la tâche. Bref, on attend le moment où tout ce qu’il manque n’est que l’occasion d’apprentissage et un peu d’encouragements et d’accompagnement des parents! Si on pousse l’enfant à faire des tâches pour lesquelles il n’est pas encore prêt, il risque de vivre des échecs à répétition, ce qui affectera aussi sa confiance en soi.
Lorsque notre enfant est petit, il est parfois plus rapide et plus simple de faire les choses soi-même, à sa place. Les parents qui vivent présentement la période du « non, je suis capable tout seul » savent de quoi je parle! Laisser un bambin s’habiller seul lors de l’infernale routine du matin peut prendre jusqu’à 20 minutes ou même plus, alors qu’il s’agirait d’une tâche de trois minutes si le parent la faisait lui-même. Mais à long terme, lorsque l’enfant saura rapidement s’habiller seul parce qu’on aura toléré les longues périodes où il apprenait à le faire avec un peu de difficulté, ce sera trois minutes de gagnées pour le parent… Lorsque l’on additionne toutes les autres minutes gagnées au fur et à mesure que l’enfant prend de l’autonomie, les longues périodes à attendre qu’il apprenne à faire les différentes parties de la routine par lui-même seront grandement récompensées : pour le parent, ce sera en vivent des matins plus calmes, et pour l’enfant, ce sera en étant fier de ses nouvelles capacités et en se disant : se suis grand, je suis bon, je suis capable!