Les bienfaits de la lecture chez les enfants!
Maxime et Mélanie sont les heureux parents de la belle Raphaëlle, qui est âgée de 18 mois. Ils viennent de visiter le Salon du Livre de Montréal. Mélanie y a fait l’achat de merveilleuses œuvres de littérature jeunesse, au grand désespoir de Maxime, qui la trouve un peu dépensière! Il doute de la pertinence d’acheter des livres à une bambine qui ne sait pas encore lire! Mélanie affirme qu’il n’est jamais trop tôt pour introduire un tout-petit au plaisir de la lecture, en tentant de convaincre son amoureux que les livres sont les meilleurs cadeaux à offrir à un enfant pour Noël. D’ailleurs, elle souhaiterait que lui aussi y mette du sien. Il a une grosse voix parfaite pour imiter les personnages de monstres sympathiques ou de grands méchants loups!
Ces deux parents ont tous les deux raison, sur différents points…
Mélanie n’a pas tort de croire que les livres sont des cadeaux merveilleux, et de vouloir en présenter à sa petite Raphaëlle le plus tôt possible. J’aborderai tous leurs bienfaits dans les paragraphes qui suivent. De son côté, Maxime a raison de trouver sa conjointe un peu dépensière… car les bibliothèques donnent accès à une foule de superbes bouquins, gratuitement! Mais il est tout de même avantageux pour un jeune d’avoir quelques livres bien à lui, qu’il pourra manipuler et relire à volonté… pour ensuite les transmettre à ses propres enfants, s’ils ne sont pas trop démodés ou abîmés!
D’abord, lire un livre à un tout-petit est un moment privilégié de rapprochement avec lui. Quoi de plus agréable que de se blottir l’un contre l’autre pour entrer dans un l’univers fantastique ou magique d’un conte? Et mon expérience professionnelle m’a permis de réaliser que même lorsqu’ils ont acquis de bonnes habiletés de lecture, de nombreux grands enfants sont toujours heureux de se faire lire une histoire par un parent ou un proche.
Ensuite, présenter des livres à un enfant en bas âge favorise sa préparation à ses futurs apprentissages scolaires. En effet, cela lui permet de se familiariser avec les lettres, les chiffres, les couleurs et les formes. Entendre son parent lui raconter des histoires l’aidera également à enrichir son vocabulaire, à saisir progressivement les notions de temps et d’espace, et à faire des raisonnements hypothétiques (ex. : anticiper ce qui va arriver à la page suivante). En lui lisant plusieurs fois le même livre, le parent incitera aussi son bambin à comprendre que les écrits sont permanents et à développer sa mémoire. Le plonger dans des récits captivants favorisera sa capacité d’écoute et d’attention. Et, en associant dès les premiers mois de sa vie les livres au plaisir, on diminue les risques que l’enfant perçoive l’apprentissage de la lecture comme une tâche ardue lorsqu’il sera en première année. Au contraire, il percevra cet apprentissage comme un cadeau!
Mais au-delà de lire des histoires à vos jeunes en espérant en faire des premiers de classe, sachez, chers parents, que la lecture potentialise aussi leur développement socioaffectif! La plupart des récits sont riches en contenu émotif, et permettent ainsi à Fiston ou Fillette de forger son vocabulaire affectif, à mettre des mots sur ses émotions, ses pensées, ses comportements et attitudes. Et plus un enfant sait exprimer adéquatement ses émotions, moins il aura recours à des comportements agressifs pour se faire comprendre.
Une majorité d’histoires ont une résolution positive qui apprendra à l’enfant à ne pas se décourager lorsqu’il fait face à l’adversité, et à se mettre plutôt à la recherche d’une solution. Les livres sont également d’excellents déclencheurs de dialogue. Surtout si l’on prend le temps de discuter du récit avec son jeune après la lecture, et de tenter d’identifier les ressemblances et différences entre la situation présentée et celles qu’il peut vivre dans son quotidien. Par exemple, si votre aîné tente présentement de s’adapter à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, lire un récit sur un personnage qui vit une situation similaire l’aidera à exprimer ses sentiments face à cet événement marquant de sa vie.
Il est même possible de favoriser le développement de l’empathie chez son enfant, quand on prend le temps de lui demander comment il se serait senti à la place du personnage de l’histoire. Cela éveille sa conscience de ses propres émotions, ainsi que de celles des autres. Cette conscience émotive est une habileté essentielle à l’intégration sociale et à la création de liens d’amitié authentiques, profonds et chaleureux.
Bref, je ne sais pas trop ce que vous faites encore assis devant votre écran à lire ce blogue… courez vite à la bibliothèque ou la librairie pour offrir rapidement tous ces bienfaits à votre progéniture chérie!
PS: Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez également accéder à l’excellent dossier intitulé Le livre, le meilleur jouet des tout-petits du site Naître et Grandir. Vous y trouverez une foule d’outils et d’informations scientifiquement valides.