Comment gérer la déception de ces Fêtes-COVID-19 ?

 

Depuis son arrivée au pays, la COVID-19 nous a grandement bousculés, et a causé son lot de stress, d’anxiété, de déceptions et de frustrations.

Certains en ont même subi de graves conséquences : perte d’emploi ou de revenus, détresse psychologique, insomnie, conflits… et, il ne faut pas oublier les vraies personnes derrière les statistiques un peu dépersonnalisées dont on nous bombarde tous les jours.

Certains en ont été malades.

Certains en ont gardé des séquelles.

Certains, que dis-je… TROP en sont morts. Et leurs proches doivent maintenant traverser un deuil difficile.

Oui, elle fait des ravages, cette foutue COVID-19… Et comme si ce n’était pas assez, la voilà maintenant qui, tel le grincheux qui voulait gâcher Noël, vient bousiller les plans des Fêtes de ceux qui n’allaient pas si mal!

 

Est-ce la catastrophe? Sûrement pas… en fait, c’est même un peu futile comme problème, lorsque l’on compare cette conséquence à toutes les autres énumérées plus haut.

Mais c’est certainement décevant. Et comment allons-nous expliquer tout cela aux enfants? Lorsqu’ils se plaindront de leur déception, il ne faudrait tout de même pas leur répliquer « estime-toi chanceux, il y en a qui en sont morts! ». Un enfant a le droit d’être déçu, sans qu’automatiquement, on le force à se comparer à d’autres qui ont vécu des drames encore pires!

Si vous voulez mon avis, après tous ces mois difficiles, peu importe à quel point on a été impacté par la pandémie, on a tous le droit d’être tannés, fatigués, déçus…

Voici donc ma liste de suggestions pour gérer les émotions causées par ces Fêtes atypiques… elles ne vous garantiront pas nécessairement la joie et l’allégresse, mais elles pourraient vous apaiser un peu :

Pensez à tout le stress habituel des Fêtes que vous éviterez cette année!

Pas de rassemblements, ça veut dire pas de party « obligatoires » au cours desquels vous devez côtoyer des gens que vous aimez plus ou moins! Probablement que vous aurez moins d’achats, de cuisine, d’emballage de cadeaux à faire à un rythme effréné, entre le party de bureau et le spectacle de Noël du plus jeune! Je ne dis pas qu’on n’aime pas ça, cette folie d’avant Noël, mais c’est tout même stressant! Vous n’aurez pas non plus à feindre la joie, devant le cadeau décevant ou prévisible d’un des membres de votre famille élargie. Ainsi, peut-être pourriez-vous accueillir avec sérénité, ce Noël un peu plus tranquille que la pandémie vous amène? Pensez-y, en sirotant une petite camomille!

Ressourcez-vous!

Le stress, c’est énergivore. Comme l’est une froide journée d’hiver pour votre téléphone mobile! Et la COVID-19 a augmenté votre niveau de base de stress de plusieurs crans. Vos piles se déchargent donc plus rapidement qu’avant la pandémie. Il devient important de les recharger plus régulièrement. Alors, si vous avez quelques congés durant les Fêtes, il vaudrait sûrement la peine de dresser la liste de toutes les activités qui vous font du bien, qui vous ressourcent… et qui sont encore permises, bien sûr! En vous empêchant de faire vos traditionnels rassemblements des Fêtes, la COVID-19 vous donne du TEMPS! Aussi bien l’utiliser à votre avantage. Après tout ce que vous avez vécu, vous le méritez bien! Faites du ski, faites la grasse matinée, apprenez à tricoter, lisez ce livre que vous avez toujours voulu lire, sortez les vieux jeux de société, vos vieux albums de rock progressif, prenez un bain de pieds, faites un marathon de visionnement de grandes sagas, comme Star Wars ou Harry Potter… et impliquez vos enfants dans le remue-méninge qui sera nécessaire pour faire cette liste. Ils sont souvent plus sages et créatifs que vous le croyez, et les impliquer dans cette réflexion leur enverra le message que vous avez confiance en eux et que vous accordez une place aux activités familiales dans votre liste! (En fait, vous pouvez faire trois types de listes : individuelle, de couple, et familiale)

Les enfants sont déçus? Écoutez-les, et validez leurs émotions!

Lorsque votre enfant vous fait part d’une émotion négative, il est tentant de minimiser son problème, de lui dire nonchalamment que ce n’est pas si grave et que tout ira bien. Surtout quand ses confidences surviennent durant la routine du dodo, alors que vous êtes exténué et que vous avez hâte qu’il tombe dans les bras de Morphée! Malheureusement, cette attitude lui donne l’impression que son problème est futile et que vous tentez d’escamoter la tâche de l’écouter vraiment, de le comprendre. Ce n’est certes pas votre intention… lorsque vous vous empressez un peu trop de fournir une solution au problème de votre enfant, c’est souvent pour apaiser rapidement votre propre détresse de le voir triste, anxieux ou déçu.  Mais, avant de le bombarder de vos paroles rassurantes ou de vos solutions toutes faites, écoutez-le, vraiment. Demandez-lui ce qu’il ressent dans son cœur, c’est quoi le pire qui pourrait arriver, ce qui lui manquera des Fêtes qu’il a connues dans le passé. N’ayez pas peur… ces questions n’accentueront pas sa détresse. Au contraire! Elles l’aideront à l’exprimer, cette détresse, ce qui est la première étape pour bien gérer une émotion. Ensuite, validez-la, cette émotion… il s’agit simplement de confirmer à votre enfant que, compte tenu de la situation, il est normal qu’il se sente triste ou déçu. Comprendre que sa détresse est acceptable peut en réduire l’intensité et la rendre plus facilement gérable. Ensuite, demandez-lui ce qu’il pourrait faire pour se sentir mieux. C’est beaucoup plus constructif de le faire réfléchir ainsi à ses propres solutions, que de vous empresser à lui partager les vôtres. En plus, cela lui apprend qu’il peut être proactif pour être plus heureux. Comme le disait ma grand-mère, le bonheur, c’est comme du sucre à la crème… quand on en veut, on s’en fait! Évidemment, s’il est à court d’idées de solutions ou qu’il vous dit qu’il les a toutes essayées, alors là, seulement, vous pourrez les lui donner, vos petits-trucs-tous-cuits-dans-l’bec!

(Psssst… c’est également ce que vous devriez faire avec vos propres émotions négatives : les identifier, les accepter, puis vous faire du sucre à la crè… euh, vous orienter vers une recherche de solution pour aller mieux! Excusez-la!)

Faites de bonnes actions!

Les besoins dans votre communauté sont grands, et vous vous demandez comment meubler le temps de vos vacances des Fêtes? Vous pourriez peut-être faire un peu de bénévolat en famille… il est prouvé que les gestes altruistes font autant de bien aux gens qui les posent qu’à ceux qui reçoivent (ou peut-être même plus)! Après tous ces mois à avoir l’impression que le contrôle sur votre vie vous glisse entre les doigts, comme une vulgaire savonnette mouillée, faire un geste qui donne le sentiment de faire une différence dans sa communauté peut vous apporter de grands bienfaits… et à vos enfants aussi! Qui sait… peut-être que ce sera le début d’une nouvelle tradition des Fêtes pour votre petite famille?

Voilà! Mes stratégies sont peu nombreuses, mais je pense qu’elles peuvent faire une petite différence… du moins j’espère qu’à défaut de vous aider à passer un extraordinaire et traditionnel temps des Fêtes, elles vous permettront au moins de vous en construire un « pas pire »!

Je souhaite que, dans votre bulle, votre période des Fêtes soit empreinte de sérénité, de douceur, de résilience et de bienveillance… vraiment, mais vraiment sincèrement.

Prenez soin de vous.

 

 

 

 

 

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