Respecter les éducateurs et enseignants de son enfant

 

Jacynthe va chercher son fils Félix au service de garde de l’école. Elle voit la mère d’Olivier, le meilleur ami de Félix, avoir une discussion corsée avec l’éducatrice parce que cette dernière a osé donner une conséquence à son enfant. En voyant cette scène, Jacynthe reste perplexe. Elle se dit que même si elle n’est pas toujours d’accord avec les interventions des autres adultes qui sont responsables de l’éducation de son enfant, elle doit tenter de respecter leur autorité, afin que son enfant apprenne lui-même à la respecter. Elle se dit qu’être éducateur ou enseignant ne doit pas être facile quand on doit faire face à des parents comme la maman d’Olivier. Cette dernière est bien gentille, mais elle prend toujours la défense de son fils, même lorsqu’il a réellement fait un mauvais coup! Et ce n’est pas seulement à l’école… elle conteste aussi les décisions des coachs et des arbitres au hockey! Comment apprendra-t-il à être responsable et à respecter l’autorité si sa mère lui apprend le contraire?

Il fut une époque où on appelait les enseignants « maître » ou « maitresse ». Ces termes sont peut-être vieux jeu ou dépassés, mais ils représentaient bien le rôle d’autorité que jouait l’enseignant dans sa classe. Peut-être qu’anciennement, certains professeurs abusaient de cette autorité sur les élèves, notamment avec les punitions corporelles (ex. : coups de règles sur les doigts). Aujourd’hui, plusieurs enseignants semblent croire que nous sommes maintenant à un autre extrême et se plaignent du fait que bien des élèves manquent de respect envers eux. Est-ce qu’il s’agit d’un phénomène généralisé ou de cas isolés? Est-ce que les parents d’aujourd’hui ont vraiment tendance à surprotéger leur enfant des interventions des profs? En font-ils vraiment une génération d’enfant-roi? Difficile de savoir…

Une chose est certaine, un enfant doit apprendre à respecter les règles et autres codes de vie des milieux qu’il fréquente. Il doit également apprendre à composer avec les différences d’opinion qu’il aura avec les figures d’autorité qu’il rencontrera sur son chemin, sans trop se mettre dans le trouble! Les premiers responsables de cet apprentissage sont ses parents. D’abord, ils sont eux-mêmes ses premières figues d’autorité. Ils doivent trouver un équilibre entre l’encadrement qu’ils lui offriront et l’amour et l’attention qu’ils lui porteront. Ils doivent également accorder une grande importance à la cohérence entre les interventions de l’un et de l’autre. Cela signifie de ne pas discréditer l’autorité de l’autre parent en sabotant ses interventions que l’on juge trop sévères. Par la suite, le parent doit tout autant éviter de saboter les interventions des autres formes d’autorité que l’enfant rencontrera à l’extérieur du cadre familial.

Lorsqu’il entrera à la garderie, l’enfant devra apprendre à respecter son éducatrice. Parce qu’elle a au moins six bambins à s’occuper, elle doit établir un cadre avec des règles claires. Ce cadre est probablement plus structuré ou plus rigide que celui de la maison, établi par les parents, qui ont moins d’enfants à s’occuper. Néanmoins, ces derniers doivent valider les interventions de l’éducatrice, même s’ils les jugent plus sévères que les leurs, afin que leur tout-petit puisse se sentir sécurisé par l’encadrement de cette personne qui prend soin de lui toute la semaine.

Ensuite, l’enfant aura à respecter l’autorité de nombreux enseignants durant son cheminement scolaire. Il en rencontrera de toutes sortes : certains qu’il adorera, d’autres qu’il détestera, et d’autres qui le marqueront pour le reste de sa vie et qui influenceront même son choix de carrière. Enfin, lorsqu’il sera devenu adulte et qu’il entrera sur le marché du travail, il rencontrera toutes sortes de supérieurs.

Toute sa vie, l’enfant aura à se montrer responsable de ses actes, vivre avec différentes formes d’autorité et savoir exprimer son opinion de façon respectueuse à celles-ci. Les parents sont un modèle pour leur progéniture en ce sens : s’ils ne respectent pas l’autorité d’un enseignant, leur enfant apprendra que dans la vie, l’autorité ne compte pas et que l’on peut faire tout ce qu’on veut…

Et il ne faut surtout par oublier une chose : les éducateurs et les enseignants sont des professionnels de l’éducation qui connaissent leur métier… et mieux que les parents! Parce qu’on est parent, on peut se croire expert en éducation, puisque nous sommes responsables de celle de notre enfant… mais être responsable de l’instruction de tout un groupe ou de toute une classe, c’est une profession qui demande une formation et de l’expérience.

Bien sûr, dans des cas extrêmes, le parent pourrait réellement devoir agir pour protéger son enfant. Il y a de l’incompétence partout, même dans le domaine de l’éducation… mais cela reste extrêmement rare et il y a une façon respectueuse et diplomate de tenter de résoudre le problème. La plupart du temps, les enseignants et éducateurs voudront connaître votre opinion sur votre enfant et avoir votre point de vue sur sa personnalité, parce qu’ils vous respectent et qu’ils savent que vous le connaissez bien. Une telle attitude est une raison de plus pour qu’ils obtiennent tout votre respect… et celui de votre enfant!

 

Permettre à son enfant de dormir avec soi… une fausse bonne idée?

 

Après avoir fait des cauchemars durant trois nuits consécutives, Béatrice, 2 ans et demi, demande à ses parents de pouvoir dormir avec eux, dans leur lit. Au début, ils refusent, car ils ne veulent pas prendre une mauvaise habitude qui pourrait nuire à leur besoin d’intimité de couple ou créer des caprices chez leur fille. Toutefois, chaque fois qu’elle se heurte à leur refus, Béatrice fait une énorme crise, qui dure parfois plus d’une heure. Ces crises crèvent le cœur de ses parents, d’autant plus que Béatrice semble plus insécure qu’en colère. La nuit suivante, elle s’éveille une fois de plus en larmes, et leur explique qu’elle a encore rêvé au gros monstre sous son lit. Sa mère s’apprête à la rassurer tout en lui demandant de retourner dans son lit, mais, à sa grande stupéfaction, son conjoint l’interrompt en disant que Béatrice peut dormir dans leur lit, seulement pour cette nuit. C’est qu’il a une grosse réunion avec un client important demain matin, et il a absolument besoin d’avoir une bonne nuit de sommeil. Cette solution semble convenir à court terme, mais quel en sera le résultat à long terme?

Les parents de nouveaux nés savent qu’aujourd’hui, on recommande souvent d’adopter le « co-dodo » durant les premières semaines, voire les premiers mois de vie de Bébé. Il s’agit en fait de faire dormir l’enfant dans la même chambre que Papa et Maman. Souvent, on fera l’acquisition d’un berceau ou d’un moïse afin d’y installer l’enfant à proximité du lit conjugal. Cette façon de faire sécuriserait le bébé qui ressent ainsi la présence de ses parents, et faciliterait l’allaitement maternel.

Cependant, lorsqu’un enfant d’âge préscolaire ou même plus vieux partage le lit de ses parents, ces derniers parlent souvent de cette situation comme étant problématique. Il va sans dire qu’un bambin dans le lit conjugal limite drôlement l’intimité du couple! De plus, lorsque l’enfant n’est plus un bébé, le co-dodo nuit à son autonomie du sommeil (c.-à-d. : sa capacité à s’endormir seul). En fait, tous les parents souhaitent que leur petit développe son autonomie sur plusieurs plans : s’habiller, communiquer, se déplacer… il devrait en être de même pour sa capacité à s’endormir seul! Lorsque l’enfant ne possède pas cette forme d’autonomie, cela peut éventuellement limiter son développement social, notamment en l’amenant à refuser des invitations à dormir chez des amis, ou à participer à une classe neige, puisque ces situations impliquent de dormir sans ses parents.

Plusieurs motifs peuvent amener des parents à accepter de faire dormir l’enfant avec eux :

À court terme, la solution de faire dormir son enfant avec soi peut avoir pour effet positif de calmer tout le monde et surtout, de permettre à tout le monde de dormir une nuit complète. Toutefois, à long terme, la présence d’un enfant dans le lit conjugal peut devenir gênante pour la santé du couple. De plus, en acceptant de le faire dormir avec soi, on transmet involontairement à l’enfant un ou plusieurs des messages suivants :

Il est inutile de dire que les deux premiers points sont faux et que le dernier point demande à l’enfant de « protéger » son parent ou de combler son sentiment de solitude, ce qui fait reposer une bien trop grande responsabilité sur de trop petites épaules.

Si vous avez déjà accepté que votre bambin dorme avec vous, ne paniquez pas à la lecture de cet article! De nombreux enfants dorment temporairement avec leurs parents lors de circonstances exceptionnelles, et acceptent ensuite facilement de recommencer à dormir dans leur propre chambre.

Pour ceux qui refusent de regagner leur chambre lorsque les parents souhaitent retrouver leur intimité, il existe plusieurs solutions.

Selon moi, la plus efficace de ces solutions consiste à développer graduellement une autonomie du sommeil chez l’enfant. Ainsi, on lui demandera de dormir dans sa chambre, afin qu’il se refamiliarise avec cet environnement et qu’il réapprenne à s’y sentir en sécurité. Pour le rassurer les premières fois, on lui offrira de le faire à l’aide de la présence d’un parent. Il y a deux façons d’appliquer cette solution :

Presque tous les parents à qui j’ai recommandé cette stratégie ont réussi à faire dormir leur bambin dans son lit… mais le temps requis pour y arriver peut varier d’un enfant à l’autre, selon l’intensité de son anxiété. Le fait de voir leur psychologue régulièrement et de lui parler de l’évolution de la situation aidait les parents à persévérer dans l’application de la technique. Évidemment, les deux parents doivent être à l’aise avec ces solutions. À court terme, elles peuvent sembler ardues et nuire encore plus à l’intimité des parents, puisque la technique du matelas implique littéralement de faire chambre à part! Mais à long terme, le couple pourra retrouver toute son intimité et l’enfant, toute sa confiance en lui.

Certains enfants finiront même par se compter chanceux d’avoir leur propre chambre… surtout si le parent qui les a accompagnés dans leur chambre ronfle!

PS : Pour plus d’informations sur le sommeil des enfants, vous pouvez consulter mon livre Chut! Fais dodo…, publié aux Éditions La Presse.

 

 

 

 

 

 

 

 

La constance dans la discipline… pourquoi est-ce si important?

 

Alicia, 2 ans, « teste » constamment les limites de ses parents, Jean et Caroline… ces derniers essaient toutes sortes de trucs, mais rien ne semble fonctionner. Pourtant, ils tentent d’être fermes, de renforcer les bons comportements, d’imposer des conséquences pour les mauvais, d’utiliser le retrait dans un coin ou sur une chaise lorsqu’elle fait une crise… mais, en discutant le soir lorsque Alicia est couchée, ils s’aperçoivent parfois qu’ils n’ont pas les mêmes attentes envers leur fille. L’un trouve l’autre trop exigeant sur certains aspects et trop « mou » pour d’autres. De plus, chacun d’eux ne fait pas toujours respecter les mêmes règles chaque jour… bref, la discipline varie souvent selon leur humeur. La sœur de Jean, qui n’a pas d’enfant, mais qui a eu un cours de psycho au Cégep, leur dit qu’ils ne sont pas assez constants dans leurs interventions. Voilà donc l’insulte suprême : elle qui n’a pas d’enfant saurait-elle mieux éduquer leur fille qu’eux?

Tous les parents de jeunes enfants se font faire la morale par rapport à la sacro-sainte constance dans la discipline… les spécialistes, les psychologues, les pédiatres, les éducatrices… et même les belles-sœurs qui n’ont pas encore d’enfant leur saturent les oreilles avec ce concept!

Pourtant, ils n’ont pas tort. En fait, l’importance de la constance dans l’éducation est très simple à comprendre… il suffit de vous mettre à la place de votre enfant en prenant l’exemple d’une situation de manque de constance à votre travail : si les attentes de votre patron envers vous n’étaient pas claires et que votre description de tâches variait d’une journée à l’autre, vous n’auriez d’autre choix que de procéder par « essai-erreur » pour apprendre votre travail. L’acquisition de votre sentiment d’efficacité et de compétence se ferait beaucoup plus lentement. Il va sans dire que vos journées seraient beaucoup plus stressantes, ne sachant pas trop si ce que vous faites est acceptable ou réprimandable. Ce stress risquerait même de vous rendre plus irritable avec les autres, ce qui nuirait à la qualité de vos relations avec collègues et patrons.

Ainsi, tant qu’il ne sait pas où se situent vos limites et comment vous réagissez à tel ou tel comportement, votre enfant procède par « essai-erreur » et il teste vos limites. Contrairement à ce que certains peuvent penser, il ne fait pas exprès pour vous provoquer… en fait, il cherche à vous plaire, sans avoir de mode d’emploi! Pour lui fournir ce mode d’emploi et pour qu’il apprenne plus rapidement où sont les limites, il n’y a rien de tel que la clarté des consignes, la constance dans leur application et la prévisibilité de vos réactions.

Certains parents hésitent à établir un cadre, car ils craignent que les limites « traumatisent » leur enfant. En fait, les limites le frustreront, mais ne le traumatiseront pas… et les frustrations font partie de la vie et votre enfant doit apprendre à les gérer! De plus, un encadrement est essentiel, ne serait-ce que pour une question de sécurité. Lorsqu’elles sont constantes et que l’enfant sait où elles se situent, les limites sont même sécurisantes pour lui, car elles lui permettent de savoir comment obtenir l’attention positive de ses parents et éventuellement comment agir dans différents contextes sociaux. Bref, le cadre que lui imposent ses parents lui apprend à vivre en société… car les limites sont partout, même pour les adultes. Le code de la sécurité routière n’en est qu’un exemple parmi des centaines. Êtes-vous très traumatisé lorsque vous devez freiner votre véhicule à un feu de circulation qui vire au rouge? Frustré peut-être, mais sûrement pas traumatisé!

Les parents se plaignent souvent qu’il n’existe pas de mode d’emploi pour élever un enfant. Eh bien les enfants non plus n’ont pas de mode d’emploi pour savoir où se situent les limites de leurs parents et pour savoir comment distinguer un bon comportement d’un mauvais! C’est un cadre avec des limites claires et appliquées avec bienveillance, avec amour inconditionnel et – je suis vraiment désolée de le répéter, mais… – avec constance, qui leur apprendra!

Vous voyez comme c’est simple? Pas besoin d’un cours de psycho pour comprendre ça! Mais le mettre en pratique est une tout autre histoire… le diable est dans les détails, comme dirait l’autre!.

Rassurez-vous, un parent parfait n’existe pas et vous avez droit à l’erreur. Même les meilleurs psychologues pour enfants de la province peuvent avoir de la difficulté à appliquer concrètement cette constance dans leur quotidien! Croyez-moi, j’en sais quelque chose! 😉

L’important, c’est de faire de son mieux!

PS : Pour plus d’informations sur l’encadrement des enfants, vous pouvez consulter mon livre Ah! Non, pas une crise!, publié aux Éditions La Presse.

 

 

 

 

 

Couper la sieste de fiston à la garderie… est-ce une bonne idée?

 

Marianne et Éric sont au désespoir… Leur fils, Charles (4 ans) résiste à l’heure du dodo. Même les rares fois où il collabore à la consigne de se coucher, il éprouve des difficultés à s’endormir et « étire » la routine du dodo. Ses parents ont l’impression que c’est un signe qu’il n’a peut-être plus besoin de faire une sieste l’après-midi. Or, lorsqu’ils en ont parlé à l’éducatrice de la garderie, celle-ci n’a pas voulu collaborer à leur demande de ne plus imposer la sieste à Charles. Elle s’est montrée compréhensive à leur endroit, mais elle leur a poliment expliqué que les autres enfants du groupe ont absolument besoin de cette sieste et que si elle permettait à un ou deux enfants de ne pas la faire, les autres refuseraient probablement de se conformer à cette routine. S’ils ne font pas la sieste, leur santé, leur humeur et leurs comportements en seraient affectés. D’ailleurs, elle estime que les jours de garderie, Charles dépense assez d’énergie pour avoir lui-même besoin de sa sieste. Les parents, un peu déçus, la comprennent, mais n’ont toujours pas de solution au problème de dodo de fiston.

Le système des CPE et des garderies du Québec comporte de nombreux avantages, ne serait-ce que d’avoir permis à un nombre croissant de femmes d’être actives sur le marché du travail et de s’épanouir sur le plan professionnel, tout en offrant un milieu sécuritaire et stimulant pour les touts-petits. Par contre, un des inconvénients des garderies, c’est que plusieurs choses y sont standardisées, alors que tous les enfants sont différents! En effet, selon les statistiques, il peut exister jusqu’à deux heures de différence entre les besoins de sommeil de deux enfants du même âge. Certains arrêtent la sieste dès 4 ans, tandis que d’autres devront la faire jusqu’à 6 ans. À ces âges, la majorité des jeunes ressentent tout de même un besoin de repos entre 11 h 30 et 15 h.

Je peux donc comprendre les éducatrices de garderie (ou de CPE) d’imposer un moment de repos pour tout leur groupe. Je comprends également les parents dont l’enfant n’a plus besoin de siestes à un âge plus jeune que la moyenne… ils peuvent sentir que la garderie ne s’adapte pas à ses besoins spécifiques et qu’ils n’ont pas de pouvoir sur la situation.

Mais, avant de sauter aux conclusions et de blâmer automatiquement les siestes de la garderie, les parents devraient vérifier s’il n’y a pas d’autres facteurs qui affectent le sommeil nocturne de leur enfant :

Si c’est l’un de ces facteurs qui nuit à l’endormissement de l’enfant le soir, il est donc possible que la sieste de l’après-midi ne soit pas en cause, et qu’il en ait encore besoin. Si c’est le cas, ne plus lui faire faire son dodo d’après-midi ne le rendra que plus maussade et moins collaborant le soir venu.

Si le problème vient vraiment du fait que l’enfant n’a plus besoin de faire une sieste, certaines consignes entourant la période de repos à la garderie peuvent permettre de s’adapter à lui. Par exemple, on peut exiger une période de repos et de calme, sans exiger le sommeil… de toute façon, ce dernier ne vient pas sur commande! L’enfant qui n’a plus besoin de sieste pourra s’étendre en même temps que ses camarades et se détendre. Puis, au bout de quelques minutes (lorsque les autres dorment), il pourra se lever pour regarder un livre d’images ou faire une autre activité calme pendant le reste de la période de repos.

Bref, lors de problèmes de dodo, il y a plusieurs facteurs à analyser. Il est également important que les adultes autour de l’enfant – parents et éducateurs – communiquent et collaborent. Quand on est créatif, il existe toujours des solutions!

PS : Pour plus d’informations sur le sommeil des enfants, vous pouvez consulter mon livre Chut! Fais dodo…, publié aux Éditions La Presse.

Bien profiter de la semaine de relâche!

 

Pour bien des familles au Québec, c’est présentement ou ce sera bientôt la semaine de relâche. Certains parents décident de prendre des vacances durant cette période, tandis que d’autres inscrivent leurs enfants à un camp de jour, car ils doivent continuer à travailler. Il y a aussi ceux qui font appel aux grands-parents pour garder fiston ou fillette. De leur côté, Annick et Benoît ont pris la décision de prendre des vacances avec leurs enfants, Vivianne et Tom. Ils n’ont pas les moyens, comme certains de leurs amis, de passer la semaine dans un « tout inclus » dans le sud, mais ils ont planifié plusieurs activités amusantes, tout en respectant leur budget : glissade sur tube, cinéma, journée de ski, journée de jeux vidéo et de jeux de société (au cas où il ne ferait pas beau)… Les parents appréhendaient la possibilité de vivre quelques conflits avec leurs enfants, à force d’être toujours avec eux, toute la journée. Mais ils réalisent à quel point Vivianne et Tom collaborent bien aux consignes quand on leur donne du temps et de l’attention… et surtout, quand les parents sont plus « relax » ! Ils prennent conscience qu’en voulant faire plaisir à leurs enfants et en jouant avec eux, ils se font plaisir à eux même également! Cette semaine de relâche leur permet de découvrir à quel point le temps en famille est précieux et ils décident qu’après ces vacances, ils repenseront leur horaire hebdomadaire pour prendre plus de temps avec leurs enfants et avoir du plaisir avec eux.

Pour les familles d’aujourd’hui, la vie est une course folle contre la montre. Cela nous amène parfois, bien malgré nous, à bousculer nos enfants et à leur apprendre très tôt les mots « vite, vite » ou « dépêche-toi, on va être en retard »… Ce rythme de vie fait en sorte qu’il reste souvent très peu de temps pour le plaisir et la détente. Pourtant, se ressourcer est nécessaire à la santé mentale. Pour la vôtre, tout comme pour celle de vos enfants.

Si la semaine de relâche existe, c’est parce qu’on s’est rendu compte, dans les années 70, qu’il y avait une pointe d’absentéisme dans le réseau scolaire vers la fin février, début mars. Tant chez les élèves que chez les enseignants. On a interprété ce phénomène comme le signe d’une fatigue générale de fin d’hiver, et d’un besoin de recharger les piles!

Alors, pour bien profiter de cette semaine de relâche, on peut viser un équilibre entre des activités planifiées et des temps libres, que les enfants occuperont au gré de leur inspiration du moment. Une absence de planification risque de faire en sorte que la semaine sera ennuyeuse et peu stimulante pour les enfants. À l’inverse, un horaire surchargé fera passer les enfants à côté de l’objectif ultime de cette semaine de relâche… soit, celui de se reposer! Pour permettre cet équilibre, la situation idéale est que les parents prennent eux-mêmes une semaine de vacances, ou du moins un ou deux jours de congés… parce qu’eux aussi ont besoin de repos!

C’est souvent après des congés agréables, passés à avoir du plaisir avec les enfants, que les parents reprennent conscience de l’importance de ces précieux moments. En fait, des occasions comme la semaine de relâche permettent de replacer la famille au centre de sa vie et de relativiser l’importance de la carrière et des autres activités qui grugent temps et énergie. Lorsqu’on a le temps de se ressourcer et d’investir du temps dans les relations familiales, l’harmonie et le bien-être qui en découlent peuvent même donner des ailes pour la carrière et permettre d’être plus résilients au stress du travail!

Pour ceux qui ont l’opportunité de prendre une semaine de vacances en même temps que la relâche de leurs enfants, pas besoin d’aller dans le sud ou de faire de super activités très coûteuses… Une simple journée pyjama-pop corn-films, quelques jeux de société ou un après-midi au parc à se lancer des balles de neige suffiront à retrouver l’enfant en vous, à vous amuser avec vos enfants et à entrer dans leur monde.

Malheureusement, ce ne sont pas tous les parents qui ont la possibilité de prendre congé une semaine en même temps que la relâche… mais tout le monde à la possibilité de tenter de mieux gérer son horaire, de mieux gérer son temps et de revoir ses priorités. En fait, il ne faut pas attendre d’être en vacances une ou deux fois par année pour accorder de l’importance à la famille, pour jouer avec ses enfants et pour se détendre un peu. Idéalement, il faut trouver un peu de temps pour le plaisir chaque jour, ou au moins chaque semaine… cela fait partie de l’hygiène mentale.

Bonne relâche à tout le monde!

 

 

Être prêt pour le petit pot!

 

Karina vient de lire sur Internet que normalement, un enfant devrait être propre autour de l’âge de deux ans. Comme sa fille Rosalie vient d’atteindre ses 23 mois, elle ressent une urgence de commencer son apprentissage de la propreté… d’autant plus qu’ils déménagent bientôt et qu’elle fréquentera une nouvelle garderie. Alors, mieux vaut se débarrasser de cette tâche avant tous ces changements! Tout sera plus simple. Marc-André, son conjoint n’est pas de cet avis. Il croit qu’il ne faut pas forcer les choses et faire subir une pression à Rosalie, surtout si cette dernière ne manifeste pas les signes qu’elle est prête à passer des couches au petit pot. De plus, même si le déménagement est seulement dans un mois, le couple est déjà très occupé à préparer des boîtes, faire le ménage, peindre leur nouvelle maison, effectuer les changements d’adresse… tout cela ne leur laisse pas vraiment beaucoup de temps pour se concentrer sur l’apprentissage de la propreté de leur petite avec toute l’assiduité et la patience que cela exige. Ils se demandent donc comment déterminer le meilleur moment pour passer à l’action.

Au-delà du simple fait de vouloir éviter que leur enfant commence la maternelle avec la couche aux fesses, plusieurs facteurs peuvent motiver des parents à amorcer son apprentissage de la propreté :

De plus, certains parents lisent des livres ou consultent Internet, cherchant à savoir à quel âge Fiston ou Fillette devrait être propre et comment l’aider à y arriver. Je n’ai rien contre ces livres… j’en ai moi-même écrit un! Toutefois, il est important de savoir que les auteurs ou experts parlent généralement de moyennes d’âge afin d’offrir des repères, mais que chaque enfant est unique. Donc, l’âge de la propreté peut varier légèrement d’un bambin à l’autre, même si les parents utilisent les meilleures techniques au monde.

En fait, pour qu’un enfant devienne propre, certaines conditions sont prérequises :

Ainsi, même si vous avez la meilleure attitude au monde et que vous êtes disponible, mais que votre tout petit n’est pas prêt, l’apprentissage de la propreté sera probablement plus long que vous l’anticipiez. D’un autre côté, si votre enfant commence à démontrer les signes qu’il est prêt dans un moment où vous êtes stressé ou préoccupé par autre chose (divorce, déménagement, accouchement, rénovations), les chances sont que votre façon de lui apprendre sera irrégulière. Il faudra donc s’attendre également à un apprentissage un peu plus long ou empreint de petits accidents de parcours. De plus, si vous êtes trop pressé, vous risquez de perdre patience contre votre enfant, ou encore de mettre indument de la pression sur ses épaules, alors que cet entraînement pourrait tellement se faire dans le plaisir!

Apprendre la propreté peut être une grande source de satisfaction et de fierté chez un enfant. Il faut donc s’assurer d’attendre un moment où lui, tout comme vous, êtes prêts à amorcer cette étape. Ces conditions gagnantes lui permettront d’en tirer un maximum de sentiment d’autonomie, et l’aventure se termina par une grande fierté de votre part. Cela vaut bien mieux que tenter de respecter les moyennes d’âge suggérées par meilleur livre sur l’apprentissage de la propreté!

PS : Pour plus d’informations sur l’apprentissage de la propreté, vous pouvez consulter mon livre Pour en finir avec les couches, publié aux Éditions La Presse.

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