Le sentiment de compétence parentale
Nathalie et François sont les nouveaux parents d’une charmante petite fille, prénommée Léa. Ils rayonnent de bonheur, mais ils prennent peu à peu conscience de toutes les responsabilités qui viennent avec leur entrée dans le monde de la parentalité. Il va sans dire que cela les angoisse un peu ! Le comble pour Nathalie, c’est que sa mère ne cesse de banaliser ses angoisses en lui disant qu’aujourd’hui, les parents sont chanceux : ils ont accès à une multitude de gadgets (ex : chauffe-lingettes, poussette utlra-compacte, biberons ergonomiques…), à une foule d’informations dans les livres et les sites Internet, à des places en CPE, etc.
Nathalie se dit que sa mère est bien gentille de lui tenir un discours aussi optimiste. Par contre, elle trouve que cette dernière oublie les défis des parents d’aujourd’hui : conciliation travail-famille, précarité des emplois, instabilités des couples, familles recomposées, stress de performance, sentiment de culpabilité lié au fait d’avoir moins de temps pour nos enfants que nos parents en avaient pour nous…
Facile aujourd’hui d’éduquer un enfant ? Pas vraiment plus facile que dans le passé ! De nombreux parents éprouvent des difficultés à développer une confiance en eux. Plusieurs d’entre eux ont un faible sentiment de compétence parentale… Le mythe du parent parfait est trop fort dans notre société. Il impose des normes difficiles ou impossibles à atteindre. Or, une des conditions préalables à l’acquisition de la compétence parentale est l’entretien d’attentes réalistes par rapport au rôle parental. Autrement, dit, pour être un bon parent, il faut être soucieux de bien faire les choses, mais aussi et surtout être réaliste et se donner le droit de faire des essai-erreurs ! Or aujourd’hui, les parents sont bombardés d’informations sur la façon d’élever « parfaitement » leurs enfants. Comme s’il existait un mode d’emploi unique pour tous les enfants.
Mais qu’est-ce que c’est au juste, ce sentiment de compétence parentale ? Il s’agit de la perception qu’un parent a de ses habiletés parentales ou du degré de confiance qu’il a en lui-même par rapport à ses compétences parentales. Fait important : Le sentiment de compétence parentale d’un parent peut être fort différent de ses compétences réelles, si ces dernières étaient évaluées objectivement.
Idéalement, les parents auraient intérêt à tenter de développer un bon sentiment de compétence parentale. En effet, ce sentiment aurait des répercussions sur les habiletés réelles et objectives des parents. Ainsi, un parent qui se perçoit comme étant habile augmenterait par le fait même ses compétences parentales ! Sa confiance en lui augmente son efficacité réelle. À l’inverse, un parent qui a un faible sentiment de compétence parentale peut devenir stressé, émotif ou hésitant dans ses interactions avec son enfant, ce qui peut insécuriser ce dernier ou encore l’amener à « tester les limites ».
Donc, ne tombez pas dans le piège du perfectionnisme, qui risque de vous faire vous concentrer sur vos erreurs, de vous envahir de doutes et de diminuer votre sentiment de compétence parentale. Dites-vous plutôt que tous les parents font des erreurs et qu’un parent parfait, ça n’existe pas. Je vous dirais même que si un parent parfait pouvait exister, ce serait malsain pour son enfant ! En effet, comment un enfant pourrait-il apprendre à réagir de façon saine à ses propres erreurs, s’il a un parent qui n’en fait jamais ?
Cela ne veut pas dire que vous devez cesser de vous informer sur la psychologie des enfants… des informations valides et pertinentes à ce sujet peuvent réellement vous guider et qui vous aider à prendre de bonnes décisions dans votre rôle parental. Mais ne tentez pas d’appliquer à la lettre tous ces bons conseils. D’autant plus que plusieurs experts ont parfois des opinions divergentes ! Il faut en prendre et en laisser, et surtout, faire interagir les nouvelles informations que vous pouvez apprendre avec votre jugement et votre connaissance de VOTRE enfant. Les psychologues, les docteurs et les éducateurs sont les experts de la moyenne des enfants. Les informations que ces experts peuvent offrir dans les livres ou différents médias sont d’excellents repères sur des phénomènes généraux liés au développement et aux besoins psychologiques des humains, mais puisque chaque enfant est unique, VOUS êtes la personne qui connaissez le mieux le vôtre ! Bref, informez-vous, mais surtout, développez votre confiance en vous !
PS : Pour développer votre sentiment de compétence parentale, informez-vous sur nos Ateliers-Parents. En y participant, vous obtiendrez une multitude d’informations ressourçantes, sans jamais ressentir la pression d’être un parent parfait!