Le rôle des parents dans la vie scolaire des enfants.

Publié le 24 août 2017

Juliette s’apprête à commencer la première année du primaire. Ses parents sont émus. Ils prennent conscience que leur fille apprendra bientôt à lire et qu’ils ne pourront plus épeler les mots qu’ils ne veulent pas qu’il entende (ex. : est-ce qu’on ouvre un S-A-C-D-E C-H-I-P-S après l’heure de son D-O-D-O?). En discutant avec d’autres parents, ils réalisent que chacun n’a pas la même approche par rapport à son rôle à jouer dans la scolarisation de son enfant. Certains s’impliquent beaucoup en communiquant régulièrement avec les enseignants, dont ils contestent parfois les méthodes, d’autres ont une attitude un peu plus «laisser-aller» et comptent sur l’école pour instruire leurs enfants, tandis certains autres tentent de soutenir leurs enfants dans leurs apprentissages, tout en les responsabilisant. Les parents de Juliette réfléchissent à l’attitude qu’ils devraient prendre face à cet aspect important de la vie de leur fille… l’école.

En cette période de rentrée scolaire, il est fort intéressant de se demander quel devrait être le rôle d’un parent par rapport à l’expérience scolaire de son enfant. À bien y penser, quand un élève commence l’école, il commence aussi à affronter le monde extérieur, sans ses parents et avec du personnel moins « maternant » qu’au CPE ou à la garderie.

Une partie de la vie de l’enfant échappe ainsi au contrôle des parents. Les parents plus anxieux et surprotecteurs en seront probablement inquiets et tenteront peut-être de conserver une partie de ce contrôle. D’un autre côté, les parents plus insouciants (car il en existe!) auront plutôt tendance à laisser leur enfant se débrouiller avec ses responsabilités scolaires, sans trop se soucier des conséquences.

Évidemment, entre ces deux extrêmes, il existe un juste milieu. Ainsi, il est important d’accepter que des professionnels de l’éducation assument maintenant une partie de l’évolution de son enfant. Néanmoins, un parent doit aussi être conscient de l’immense pouvoir de prévention et d’influence qu’il a sur la motivation et la persévérance scolaire de son enfant… et utiliser ce pouvoir efficacement! En effet, sans avoir à être un grand pédagogue, un parent peut soutenir son enfant dans son cheminement scolaire afin qu’il retire le maximum des leçons académiques qu’il y recevra, ainsi que des leçons de vie!

Par exemple, si Fillette revient de l’école avec une note dans l’agenda indiquant qu’elle sera en retenue jusqu’à la fin de la semaine, ne criez pas au scandale en allant le lendemain tout droit au bureau du professeur pour protéger votre fille de cette épouvantable punition! Au contraire, laissez-la retirer un apprentissage de cette expérience. Pour favoriser cet apprentissage, posez-lui des questions qui la feront réfléchir et qui la responsabiliseront :

Comment se sent-elle dans cette situation ?
Qu’est-ce qui l’a menée à mériter cette conséquence ?
Qu’est-ce qu’elle compte faire pour éviter de vivre ce problème à nouveau ?
Dans le cas peu probable, mais tout de même possible, qu’elle n’ait rien fait de mal, et que ce soit son enseignante qui est trop sévère ou « sur son dos », comment fera-t-elle pour composer avec ce genre de prof pour le reste de l’année ? (Mieux vaut l’orienter vers des mécanismes d’adaptation, plutôt que de la prendre en pitié et de la victimiser!)

Inutile de la punir à la maison parce qu’elle a été puni à l’école… ce qui s’est passé à l’école appartient à l’école et l’enfant doit pouvoir avoir une chance de bien finir sa journée à la maison. Une simple discussion sur ce qui s’est passé lui montrera que vous vous sentez concernés et que vous souhaitez que la situation s’améliore. En général, il est important que votre enfant sente que vous vous intéressez à son vécu scolaire et que vous êtes là pour le soutenir afin que ses expériences, les bonnes comme les mauvaises, les succès comme les échecs, soient les plus enrichissantes possible.

Bref, il s’agit d’accompagner l’enfant, de faire le suivi sur ses apprentissages et sur son comportement à l’école, de s’intéresser à ses relations avec ses pairs et enseignants, de lui manifester votre intérêt pour cet aspect de sa vie et de vous assurer que tout soit en place à la maison pour favoriser ses apprentissages (ex.: organisation et supervision de la période des devoirs) et un bon fonctionnement général (ex. : une bonne alimentation, des heures suffisantes de sommeil, limiter les sources de stress…). Il est également important d’écouter l’enfant lorsqu’il se confie sur ce qu’il vit de plus difficile à l’école, afin qu’il se sente compris et pour le guider dans sa recherche de solutions, en le responsabilisant.

Dans le doute sur notre niveau d’implication, vous pouvez communiquer avec l’enseignant(e) pour savoir quelles sont ses attentes envers vous. Évidemment, si votre enfant vit des difficultés persistantes qui ont des conséquences à l’école ET à la maison, une bonne communication avec l’enseignant(e) et les autres intervenants impliqués s’impose, afin d’harmoniser vos interventions et bien déterminer les rôles de chacun. Ne soyez pas timides et n’ayez pas peur de les solliciter… habituellement, ces derniers(ères) apprécient beaucoup les parents qui ont à cœur l’éducation de leurs enfants, surtout lorsqu’ils ont une attitude positive et collaborante !

Et finalement, si vous avez eu des expériences négatives ou des difficultés d’apprentissage au cours de votre propre parcours scolaire, et que l’idée d’accompagner votre enfant dans ses apprentissages, devoirs et leçons vous angoisse, rassurez-vous….

Il a besoin de votre soutien, de votre encadrement et de vos encouragements… pas que vous fassiez ses devoirs à la place!
Il a besoin de ressentir que vous valorisez l’éducation, la persévérance, la valeur du travail bien fait, et que vous favorisiez son estime de soi… pas que vous vous souveniez du théorème de Pythagore!

Bonne chance et surtout… bonne année scolaire à tous les enfants, à tous les parents et à toutes les personnes qui œuvrent dans le milieu de l’éducation!