Les défis de la conciliation travail-famille…

 

Rebecca est une maman monoparentale qui vit avec sa fille de 13 mois, Eva-Rose, et son fils de 5 ans, Maxime. Ce dernier a de légers problèmes de comportements, qui lui causent des soucis à l’école et dans sa relation avec sa mère. Par chance, l’employeur de Rebecca s’est doté d’une bonne politique de conciliation travail-famille et de santé et mieux-être: congés parentaux, horaires flexibles, congés pour raisons familiales, possibilité de télétravail, programme d’aide aux employés… Il est vrai que lorsqu’elle se compare à plusieurs de ses amies, elle réalise qu’elle jouit de conditions de travail qui facilitent son rôle de parent. Mais tout de même… en étant monoparentale, isolée de sa famille élargie qui habite en région et avec un bébé et un garçon qui a des problèmes de comportements, elle se sent parfois submergée. Elle remarque que lorsque l’un de ses enfants passe une mauvaise journée, sa concentration au bureau s’en ressent le lendemain… préoccupée, elle se sent moins productive. De même, quand elle vit plus de stress au travail, elle est moins patiente à la maison, ce qui a des répercussions sur sa relation avec ses petits amours.

Dans un monde idéal, il y aurait une barrière étanche entre la carrière et la vie personnelle. Cette barrière nous aiderait à garder les problèmes du travail au bureau, et les problèmes familiaux dans la famille. Malheureusement, tous les travailleurs, qui sont aussi des parents, savent bien que ces deux sphères de leur vie ont une frontière perméable aux émotions. Quand tout va bien dans les deux domaines, il est plus facile de bien les gérer et de ne pas les mélanger. Mais quand l’une des deux sphères fonctionne mal, l’autre en subit des impacts.

S’il en est ainsi, c’est tout simplement parce que nous sommes des êtres humains et que nous avons un cœur et des émotions. C’est très bien ainsi. Je ne voudrais pas vivre dans un monde de robots froids dépourvus de chaleur et d’affection!

Dans le monde du travail, les choses évoluent lentement, mais sûrement. De nombreuses entreprises et organisations se dotent maintenant de politiques de conciliation travail-famille, en permettant à leurs employés d’avoir des horaires flexibles, des congés parentaux ou de faire du télétravail. Ces initiatives, permettant de limiter les conflits d’horaire, aident les employés à trouver un équilibre entre leurs rôles professionnels et de parents… mais cela n’augmente pas nécessairement leur sentiment de compétence parentale. Malgré toute la flexibilité que son employeur lui manifestera, si un parent vit des difficultés avec l’un de ses enfants, ses préoccupations risquent d’affecter sa capacité de concentration et, par ricochet, son rendement au travail. Les entreprises les plus innovatrices en matière de conciliation travail-famille offrent plus que des congés et du télétravail à leurs employés. Certaines offrent, en milieu de travail, des conférences ou des formations sur les habiletés parentales. Il peut y être question d’une foule de sujets, pourvu que les employés puissent y apprendre des stratégies améliorant leur vie familiale et leur confiance en soi en tant que parent… gestion du temps, réponse aux besoins des enfants, discipline, gestion des émotions, habiletés de communication, supervision de la période des devoirs, hygiène du sommeil des enfants…

Ces employeurs ont compris que s’ils offraient des outils à leurs employés pour améliorer leurs habiletés parentales et la qualité de leur vie familiale, leurs soucis et leurs préoccupations diminueraient… et leur productivité augmenterait. C’est un peu comme les entreprises qui font installer un gym dans leurs locaux, parce qu’ils ont compris que l’exercice physique était une bonne façon de gérer le stress, de socialiser entre collègues et d’augmenter le niveau d’énergie et de concentration des employés.

À court terme, cela implique des coûts pour l’entreprise, mais à long terme, cela apporte plusieurs avantages :

  • Fidélité des employés
  • Meilleures concentration et efficacité au bureau
  • Acquisition de compétences autant utiles au travail que dans la famille (ex. : gestion des émotions, communication, gestion du temps…)
  • Cohésion de groupe entre les employés qui sont parents d’enfants du même âge
  • Culture d’entraide et de soutien
  • Augmentation du sentiment de compétence et de la motivation

Sans compter tout le bien-être apporté à la famille, aux enfants et aux parents.

Certains cyniques diront probablement que rien n’est gratuit, et que le but ultime est la performance de l’entreprise… mais je crois que si le chemin pour y arriver est le bien-être et l’équilibre des employés, c’est gagnant-gagnant!

Bref, les employés qui ont des enfants sont un peu comme des jongleurs qui doivent manipuler plusieurs balles, dont celle de leur carrière et celle de leur rôle de parent. L’employeur a le choix entre augmenter le poids de la balle du travail, en ignorant le fait que son employé a d’autres balles avec lesquelles jongler… ou encore de lui donner des outils pour devenir un meilleur jongleur! Peut-être qu’avec cette deuxième option, c’est l’employé lui-même qui, motivé par un plus grand sentiment de compétence, demandera à avoir une balle plus grosse pour le travail (c’est-à-dire plus de responsabilités)!

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