Les activités parascolaires: trop, c’est comme pas assez!

 

Stéphane et Isabelle viennent d’inscrire leurs deux enfants à une activité chacune. Mégane, 7 ans, fera de la danse et Charlotte, 9 ans, s’est inscrite à la natation. Ils observent que leurs amis Karine et Simon, sont toujours à la course entre les pratiques et les matchs de hockey, les cours de danse, les leçons de piano et le scoutisme de leurs deux enfants. Et c’est sans compter les ventes de chocolat et autres activités bénévoles pour les collectes de fonds. Leurs enfants n’ont pratiquement pas de temps libres. D’un autre côté, les enfants d’un autre couple d’amis, Marc-André et Sylvianne, ne sont inscrits à aucune activité organisée. Selon Stéphane et Isabelle, cela les prive d’opportunités de valorisation et de socialisation à l’extérieur de l’école. De leur côté, pour le bien de leurs enfants, ils tentent de leur faire profiter des bienfaits des activités parascolaires, sans en vivre les inconvénients.

Chacun peut avoir son opinion par rapport au fait d’inscrire ou non ses enfants à des activités parascolaires. De mon côté, je crois que, comme pour bien d’autres bonnes choses de la vie, la modération a bien meilleur goût!

En fait, inscrire son enfant à des activités parascolaires peut comporter de nombreux avantages.  Par exemple, l’activité peut être une occasion de se faire des amis à l’extérieur de l’école, ce qui peut être intéressant dans le cas où un enfant éprouve des difficultés d’intégration sociale. De plus, les activités parascolaires sont souvent un endroit où les parents rencontrent d’autres parents. Cela peut donner l’occasion d’agrandir le réseau social ou encore simplement de mieux connaître les parents des amis de leur enfant. Plus important encore, pratiquer un sport ou une activité culturelle peut être une excellente source valorisation et favoriser le développement de l’estime de soi. Dans certains cas, cela permettra même à l’enfant et à ses parents de découvrir chez lui un talent inné et de le développer. Enfin, plusieurs parents diront que pratiquer un sport ou une activité socioculturelle protège les préados et les ados du risque de flâner dans les parcs ou d’abuser d’Internet et des jeux vidéo.

Toutefois, les activités parascolaires peuvent apporter certains inconvénients… Dans certains cas, les enfants pourraient ressentir une pression de performance de la part de leurs parents, de leur coach ou même s’imposer cette pression eux-mêmes. Dans d’autres cas, le temps par semaine accordé aux activités parascolaires deviendra tellement important que l’enfant n’aura plus de temps pour voir ses amis dans des contextes plus libres. Dans ces circonstances, l’activité peut devenir une obligation et une source de stress plutôt qu’une source de plaisir, de valorisation et de détente. De plus, quand il y a trop d’activités dans la semaine, les parents aussi peuvent devenir stressés par toutes les tâches que cela ajoute à leur quotidien. Ironiquement, les activités parascolaires peuvent même diminuer le temps passé en famille… les parents en viennent à être plus souvent spectateurs des performances de leur enfant plutôt qu’à être en interaction positive et directe avec eux!

Comment trouver l’équilibre dans tout ça? Un point important est de s’assurer que notre enfant a du plaisir et que son activité ne semble pas devenir une corvée pour lui. Quand c’est le cas, certains parents voudront que l’enfant poursuive tout de même l’activité pour lui apprendre la persévérance. Ma suggestion : demander à l’enfant de se rendre jusqu’à la fin de la session pour lui apprendre à terminer ce qu’il commence, mais lui permettre de changer d’activité à la fin d’une session si ses intérêts changent ou s’il s’aperçoit qu’il a plus de talents dans une autre sphère d’activité. Enfin, il est important de s’assurer que les activités n’interfèrent pas avec les autres sphères de la vie de l’enfant et de la famille : école, devoirs et études, vie sociale, temps en famille, temps libre…

Parce que du temps libre, il en faut aussi. Il y a des façons saines de flâner sans que cela ne signifie nécessairement de traîner dans un parc en faisant du vandalisme! Flâner peut aussi vouloir dire relaxer, développer sa créativité pour se trouver un passe-temps, parler à un ami au téléphone juste pour le plaisir, feuilleter un magazine, jouer avec le chien… et même si tout ça ce n’est pas valorisé dans notre société de performance, croyez-moi, c’est de l’hygiène mentale!

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