Les enfants oubliés

 

Plusieurs d’entre vous se souviendront peut-être de cette vieille chanson de Noël… pour ma part, lorsqu’elle me vient en tête, c’est avec la voix de Ginette Reno que je l’entends! Je revois même l’image de la pochette du microsillon (quel mot vintage qui trahit mon âge!) que ma mère avait acheté, à l’approche du Noël de mes 5 ans.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette chanson, les paroles racontent l’existence d’enfants seuls et pauvres, qui souffrent de la faim et du froid… une chanson à faire monter les larmes aux yeux, lorsque l’on s’attarde au sens du texte, plutôt que seulement à la puissante voix de Ginette!

Ces enfants oubliés existent vraiment… même chez nous, dans notre pays d’abondance. J’en ai rencontré occasionnellement, dans le cadre de ma profession et de mes activités bénévoles. Pour être plus précise, je parle d’enfants qui sont en situation d’abandon, et qui sont placés en centres jeunesse, en vertu de la Loi de la protection de la jeunesse. Lorsque ces enfants sont retirés de leur famille, cela est souvent le cas pour cause de négligence ou d’abus sévères.

Certains d’entre eux vivent en famille d’accueil, et seront entourés de tuteurs temporaires qui s’efforceront de leur faire vivre la magie de Noël. D’autres pourront voir leurs parents biologiques, dans le cadre d’une visite supervisée. Mais les moins chanceux parmi eux passeront les Fêtes à leur unité de centre d’accueil ou en foyer de groupe, accompagnés de leur éducateur, sans aucune visite d’un membre de leur famille. Ils verront parfois certains de leurs pairs quitter leur milieu de vie pour une visite supervisée avec leurs parents, en se demandant pourquoi personne ne vient les voir, eux.

Ces derniers ont une faible estime de soi. Ils ont parfois un trouble de l’attachement, qui cause une difficulté à faire confiance à l’adulte, et qui retarde la possibilité de leur trouver une famille d’accueil ou adoptive.

Ce sont eux, les véritables enfants oubliés qui sont près de chez vous…

Avec les bons soins d’une équipe multidisciplinaire, certains verront les symptômes de leur trouble d’attachement se dissiper, et pourront un jour être enfin adoptés. J’ai entendu plusieurs témoignages heureux d’histoires d’adoption. Mais, même pour ces enfants, il restera encore des efforts à faire pour rebâtir leur estime de soi, qui a été fragilisée par un mauvais départ dans la vie.

Ces enfants oubliés méritent que l’on ait une pensée pour eux, que l’on connaisse la chanson, ou non!

Et même si mon texte vient de vous faire verser quelques larmes, soyez assurés que ce n’est pas que je souhaite vous voir malheureux… c’est plutôt que je souhaite les voir eux, être un jour plus heureux!

Joyeuses Fêtes!

PS1: Pour faire une différence dans la vie de ces enfants, informez-vous auprès du Centre jeunesse ou du CISSS/CIUSSS de votre région administrative. Ils ont parfois des programmes d’aide ou même une Fondation qui pourront bénéficier de vos dons ou de votre temps en tant que bénévole).

PS2: Ce texte a également été publié sur le site de la Fondation du Centre jeunesse de la Montérégie.

 

 

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